Au sommaire 1. Aimer, un peu, beaucoup, passionnément
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Sans, doute, avec ce sous-titre en apparence gratuit dans ce qu'il affirme, vous vous interrogez quant à ce que cette page pourrait vous apprendre car, comme tout le monde, vous savez bien ce qu'est l'amour. Avant toute chose, par convention ici, le mot Amour avec une majuscule désignera exclusivement l'Amour de Dieu dont, j'en suis certain, vous ne soupçonnez peut-être pas ce qu'il cache vraiment confirmant que vous aurez donc au moins quelque chose à découvrir ! Que disons-nous quand on dit "j'aime ceci ou cela, je n'aime pas un tel mais j'aime mon chat, etc." ? Le verbe aimer est employé quotidiennement par tout le monde mais à quels concepts correspond-il et surtout, la Bible véhicule-t-elle des différences ? Nous découvrirons aussi la corrélation biblique qui existe entre l'amour et la vie pour en arriver à des conclusions surprenantes qui risquent bien de remettre en cause votre théologie, votre religiosité ou les convictions auxquelles vous tenez tant. Mais commençons par le commencement, la définition des mots amour et aimer.
1. Aimer, un peu, beaucoup, passionnément !
La langue française moderne n'utilise que les mots amour et aimer pour exprimer des sentiments, des émotions et des sensations physiques sans aucune nuance que celle éventuelle du contexte. Il n'en est pas ainsi de toutes les langues qui ont souvent au moins deux mots différents comme en anglais (love et like) ou en espagnol (querer et amar). Dans le grec, langue du Nouveau Testament, il existe trois couples mots qui évoquent divers aspects de l'amour en relation avec le concept de vie auquel ils s'adressent. Les couples de mots sont alors les suivants :
1. Bios désigne non pas le fait de vivre mais la vie physique du corps dans son mode de vie, humain ou animal. L'amour qui lui est associé est donc d'ordre sexuel avec le mot Eros (qui a donné érotique) et qui désigne le plaisir et le désir charnel. Dans l'Antiquité, ce mot ayant pris une connotation homosexuelle (peut-être péjorativement), l'usage lui a substitué Philia pour désigner la relation hétérosexuelle en plus de sentimentale (voir le point 2).
2. Psukhé (en graphie commune, psyché) fait référence au souffle (le rouah de l'hébreux désignant aussi l'esprit) qui matérialise la force vitale de l'âme (notre personnalité), siège de l'intelligence (dont les pensées), des sentiments et des émotions et de la volonté comme nous l'avons vu à la page Une nature éternelle. L'amour qui lui est associé est donc d'ordre sentimental, c'est Philia, l'amour amitié dont nous avons vu qu'il était aussi employé ponctuellement dans la relation physique.
3. Zoé désigne principalement la plénitude absolue de la vie, celle qui appartient à Dieu et qui concerne la vie de notre esprit, cet être intérieur seul capable de rencontrer Dieu qui est esprit. Dans la Bible il est largement employé par Jésus pour désigner le style de vie de Dieu en référence à son abondance dans tous les domaines et y compris son éternité d'où sa traduction réductrice en "vie éternelle" de nombreuses versions de la Bible car la vie "zoé" commence avec la nouvelle naissance donc sur terre. Le mot grec qui fait référence à cet amour affectif, respectueux et inconditionnel est Agapê. Dans nos bibles il est traduit par "l'amour de Dieu" et très souvent par le mot "charité" dont c'était le sens premier (on utilise encore le verbe chérir, de même racine) pour parler d'aimer avant son sens restreint actuel de faire l'aumône. Mais voyons comment Dieu lui-même défini cet amour qui n'a évidemment aucune part avec le sens d'amour charnel puisque ce dernier est terrestre et inféodé à la sexualité.
Mais alors qu'est-ce que l'amour parfait ou comment la Bible le définit-elle ? La réponse se trouve dans la description que Paul en fait dans la première lettre aux Corinthiens (13/4-7 et 13) où ici amour remplace charité.
L'amour est patient, il est plein de bonté, l'amour n'est point envieux, l'amour ne se vante point, il ne s'enfle point d'orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s'irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit pas de l'injustice mais se réjouit de la vérité, il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. … Maintenant donc, ces trois choses demeurent : la foi, l'espérance et l'amour mais la plus grande de ces choses c'est l'amour.
2. L'Amour est la nature de Dieu
Bien-aimés aimons-nous les uns les autres car l'amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connait Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu car Dieu est amour 1 Jean 4/7-8.
Bien sûr, cette première lettre de Jean s'adresse à des chrétiens disciples de Jésus mais elle nous dévoile la nature même de Dieu qui est Amour : Dieu n'a pas de l'amour, il est l'Amour absolu. Toute cette lettre, que je vous conseille de lire, nous explique en quoi consiste cet Amour mais faisons un petit détour par l'évangile de ce même apôtre avec un verset connu de tous les chrétiens :
Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle. (c'est à dire la vie zoé de Dieu que nous avons vue). Jean 3/16.
Je vous rappelle que Dieu est Esprit et peut-être ce qui suit risque d'ébranler votre théologie mais pourtant la Vérité biblique est que Jésus est venu pour une seule mission qui n'était pas de mourir sur la croix. Cet acte capital qui nous réconcilie avec le Père et nous sauve de la mort spirituelle fait bien sûr partie de la mission mais n'est pas la raison principale . Sa mission était d'abord de nous révéler le Père, de nous montrer qui est le Père, un Père d'Amour (donc bien loin du dieu de l'Islam) et surtout de nous transmettre son Esprit. D'ailleurs, alors que la crucifixion n'a pas eu lieu, Jésus parle avec son Père en disant en Jean 17/4 qu'il a achevé son œuvre : "Je t'ai glorifié sur la terre, j'ai achevé l'œuvre que tu m'as donnée à faire." Ainsi Jean, inspiré par l'Esprit de Dieu nous révèle que l'Amour de Dieu a été de donner ce qu'il avait de plus cher, son fils, qui n'est autre que sa Parole éternelle car c'est par sa connaissance que l'homme prend conscience de sa nature divine puisque créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, soit de la même nature que lui. Cela signifie que notre nature profonde est Amour, nature qui, hélas, a été corrompue par la désobéissance, le non respect de la Volonté de Dieu, la rupture du contrat établi avec Adam. Comprenez que nous venons de définir seulement l'Amour de Dieu et non pas l'amour amitié (philia), cet amour sentimental qui ne saurait aimer tout le monde.
Tel il est, tels nous sommes aussi dans ce monde. C'est en cela que l'amour est parfait en nous afin que nous ayons de l'assurance au jour du jugement. La crainte n'est pas dans l'amour mais l'amour parfait bannit la crainte. 1 Jean 4/17-18.
Nous venons de voir comment Dieu manifeste son Amour aux hommes et, par d'autres mots, que fait Dieu pour nous prouver qu'il nous aime ? Il ne va pas descendre du ciel pour vous prendre dans ses bras, il ne va pas non plus vous envoyer un ange pour vous dire qu'il vous aime, il ne va pas répondre à vos prières charnelles qui ne sont que l'expression de vos convoitises terrestres, il vous mettra toujours en contact avec sa Parole. C'est par elle que nous obtenons tout ce qui est nécessaire pour accomplir SA volonté en tant que serviteur fidèle puisque c'est à cela que nous avons été appelés et en échange il promet de pourvoir à nos besoins. Chaque fois que quelqu'un vient vers vous pour vous parler de Jésus (donc forcément un chrétien), il manifeste l'Amour de Dieu envers vous. Or combien de fois le repousserez-vous avant, peut-être, de daigner prêter attention à ce qu'il vous apporte ? C'est là, tout l'orgueil de l'humanité et au jour du jugement vous ne pourrez pas dire que Dieu ne vous aura pas aimé !
3. Comment manifester mon amour à Dieu ?
Si Dieu manifeste ainsi son Amour comment puis-je manifester mon amour envers lui comme il me le demande ?
Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur de toute ton âme et de toute ta force et ces commandements que je te donne aujourd'hui seront dans ton cœur. Deutéronome 6/5-6.
Jésus répondit voici le premier : … Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second : tu aimeras ton prochain comme toi même. Marc 12/31-32.
Ce qui, dans le Deutéronome, est traduit ici par de "toute ton âme" est le mot hébreu "néphèsh" qui désigne tout l'être de l'homme, ce grâce à quoi il est une créature animée par le souffle vivant venu de Dieu. C'est s'ouvrir sans retenue à l'influence divine. De même, ce qui est traduit par "de toute ta force" est le mot hébreu "meodekha" qui signifie littéralement de "tout ton beaucoup" car il ne s'agit pas de force puisque celle-ci vient de Dieu mais plutôt d'intensité : par tous nos moyens. Nous voyons dans le verset de Marc que Jésus semble introduire un commandement nouveau en nous demandant d'aimer notre prochain or Jésus cite en fait un verset du Lévitique (19/18) et celui-ci n'est autre que la synthèse de la loi de Moïse, elle-même résumée dans les dix commandements qui énumèrent tout ce qu'un homme doit faire pour ne pas nuire à son prochain. Si l'humanité se contentait d'appliquer les dix commandements, il n'y aurait plus besoin de nos lois humaines ! Comment le disciple prouve qu'il aime Dieu ?
Nous connaissons que nous aimons les enfants de Dieu, lorsque nous aimons Dieu et que nous pratiquons ses commandements car l'amour de Dieu consiste à garder ses commandements et ses commandements ne sont pas pénibles parce que tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde et la victoire qui triomphe du monde c'est notre foi. Qui est celui qui a triomphé du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le fils de Dieu 1 Jean 5/2-5.
Puisque Dieu nous aime par le don de sa Parole, la réciproque est donc que nous montrions que nous l'aimons dès lors que nous respectons et nous attribuons la première place à ce qu'il nous a donné de si précieux, sa Parole. D'ailleurs Jésus lui-même nous dit dans de nombreux versets que sans elle, donc sans lui, nous ne pouvons rien faire et qu'elle est la seule nourriture spirituelle possible :
Comme le Père qui est vivant m'a envoyé et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. C'est ici le pain qui est descendu du ciel. Jean 6/57-58.
Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruits car sans moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment et il sèche puis on ramasse les sarments et on les jette au feu et ils brûlent. Jean 15/5-6.
Les fruits dont il est questions dans ce dernier passage sont les fruits de la repentance et les fruits de l'Esprit, les seuls qui ont une valeur pour Dieu. Lorsque la Parole de Dieu dirige donc notre vie dans la relation aux autres et dans la communion avec Dieu (voir Une nature éternelle) cela n'est rien de plus que l'acte de soumission à Dieu comme un fils envers son père en qui il fait entièrement confiance. Cela réjouit toujours le cœur d'un père alors qu'un rebelle l'attriste. Mais il y a un autre niveau dans l'amour que nous renvoyons à Dieu qui est indissociable de l'obéissance, c'est la louange. En effet, par elle, nous reconnaissons que le Père prend soin de nous dans les moindres détails de notre vie. Nous le remercions pour sa bonté, sa fidélité, sa compassion, sa provision, etc. Par cette disposition de cœur, non seulement nous lui déclarons notre foi mais, par nos louanges, la Bible dit que nous attirons davantage sa présence dans notre vie et que l'amour qu'il nous donne et que nous lui renvoyons par notre adoration, le glorifie en participant à la consolidation de son trône dans notre vie et à l'endroit que nous habitons. En Matthieu 24/12 Jésus nous éclaire pour discerner la fin des temps en ce que l'amour du plus grand nombre se refroidira et que la cause n'est rien de plus que l'accroissement de l'iniquité c'est-à-dire du non respect de la loi de Dieu pour suivre notre propre loi. Or si l'amour peut se refroidir c'est qu'il existe plusieurs niveaux d'amour car l'iniquité conduit à la haine de l'autre. Avant d'entrer un peu plus en profondeur pour mieux appréhender l'Amour de Dieu décliné en trois niveaux en fonction des destinataires, illustrons le rôle de la louange par de courts versets :
Tu es le saint, tu sièges au milieu des louanges d'Israël (l'Israël spirituel) Psaumes 22/4.
Car ta bonté vaut mieux que la vie, mes lèvres célèbrent tes louanges. Je te bénirai donc toute la vie. Psaumes 63/4.
Chantez à l’Éternel vous qui l'aimez, célébrez par vos louanges sa sainteté. Psaumes 30/5.
Chantez la gloire de son nom, célébrez sa gloire par vos louanges. Psaumes 66/2.
1. L'amour pour les frères, commandement ordonné par Jésus avec sa résonance de perfection et d'éternité :
Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres. A ceci tous connaitrons que vous êtes mes disciples si vous avez de l'amour les uns pour les autres. Jean 13/34-35.
Dans ce verset, Jésus nous précise même de quelle manière nous devons nous aimer en tant que ses disciples, comme lui-même à manifester son amour envers nous. Or justement, ce que Jésus est venu nous apporter c'est la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, la Volonté du Père à notre égard, bref sa Parole. Mais il est dit aussi de Jésus "qu'il allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable." (Actes 10/38). Entre parenthèses ce qui sera un autre thème de ce site, s'il y a guérison c'est qu'il y avait une maladie au sens large et que si celle-ci est physiquement due à des agents pathogènes ou un dysfonctionnement, son origine est diabolique donc guérissable car rien n'est impossible à Dieu. Ne sont frères (et sœurs bien sûr) que ceux qui sont disciples de Jésus en ce qu'ils gardent ses commandements comme nous l'avons vu, selon l'enseignement du Christ :
Comme le Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour de même que j'ai gardé les commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. Jean 15/9-10.
Si vous êtes idolâtres et religieux, vous pouvez vous appeler frères entre vous, vous n'avez pas le témoignage de Dieu que vous l'êtes puisque quand l'Esprit vous montre que vous êtes en désobéissance par votre idolâtrie ou votre iniquité religieuse, vous ne l'acceptez pas. La Bible est claire à ce sujet et nous recommande de discerner les faux frères en ce qu'ils prêchent l'enseignement du Christ en y introduisant d'autres doctrines (2 Jean 1/7-11).
C'est ici mon commandement : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs parce que le serviteur ne sait pas ce que fait son maître mais je vous ai appelés amis parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. Jean 15/12-15.
2. L'amour du prochain, commandement de Jésus qui cite l'Ancienne Alliance et qui n'est pas non plus en direction de tout le monde. Votre prochain n'est pas tous les gens que vous rencontrez au cours d'une journée et encore moins d'une vie mais des personnes proches de vous à un moment donné soit physiquement soit amicalement soit en rapport avec les circonstances de la vie, des personnes de votre entourage quel que soit le temps de cette proximité (voir aussi la page L’étranger et mon prochain). C'est quelqu'un que Dieu met sur votre chemin afin de répondre à un ou plusieurs de ses besoins selon vos compétences ou vos capacités (financières, sociales, émotionnelles, etc.). C'est, entre autre chose, ce que la Bible enseigne dans la lettre aux Éphésiens par «ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d'avance ; afin que nous les pratiquions.»
Le mot que nos bibles traduisent par prochain est en hébreu le mot réa dont la racine à pour sens de base paître, pâturer ce qui est plus proche en français des mots copain, celui avec qui je partage mon pain, compagnon, celui avec qui je partage mes activités, tous deux de même origine étymologique. L'aimer comme soi-même implique bien sûr de s'aimer soi-même car un chrétien qui ne s'aime pas soi-même doit revoir sa copie dans sa relation à Dieu ! Aimer son prochain c'est d'abord un sentiment de compassion par rapport à ses difficultés qui pousse à lui venir en aide quand cela est possible mais c'est aussi de lui apporter la Parole afin qu'il sache tisser une relation avec Dieu et apprenne à faire confiance en ses promesses pour grandir dans la foi. En tant que chrétien soucieux de plaire à Dieu, soyez toutefois vigilant car, pour vous distraire, le diable vous enverra des quantités de gens à secourir, vous savez, ceux qui viennent toujours vers vous quand ils ont des problèmes mais qui ne veulent pas entendre parler de Jésus ! Ceux que Dieu vous envoie sont ceux dont le cœur s'ouvre à la Parole. Si donc vous aidez quelqu'un que vous prenez pour votre prochain depuis des mois voire des années et qu'il ne veut rien savoir de Jésus, fuyez car vous perdez votre temps : il ne veut rien changer dans sa vie, juste se servir de vous et vous épuiser. Repris dans trois évangiles, n'oubliez pas que Jésus a dit à ses disciples : «S'il y a quelque part des gens qui ne vous reçoivent ni ne vous écoutent, retirez-vous de là et secouez la poussière de vos pieds afin que cela leur serve de témoignage.»
3. L'amour de nos ennemis. Aussi paradoxal que cela semble a priori, Dieu nous demande d'aimer nos ennemis. Étymologiquement l'ennemi (du latin inimicus) est celui qui ne nous aime pas, qui est hostile envers nous et cherche à nous nuire. Dans l'absolu, l'ennemi du chrétien n'est autre que le diable et par déduction le système qu'il a instauré dans le monde pour combattre le plan de Dieu. D'ailleurs Paul nous dit, en tant que chrétien que "nous n'avons pas à combattre contre la chair et le sang mais contre les autorités et les dominations dans les lieux célestes" car ce sont elles qui manipulent l'humanité contre l’Église. La preuve de cette lutte est que Jésus nous prévient qu'en devenant son disciple "l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison" alors que jusqu'ici ils ne l'étaient pas. Nos proches deviennent souvent hostiles au fait que nous soyons devenu chrétien car ils se sentent dérangés par la présence de l'Esprit de Dieu en nous. Hostile et en opposition sont d'ailleurs des traductions possibles du mot grec echthros qui a pour racine un mot signifiant haïr ; n'oubliez pas que l'esprit du système du monde nous hait !
Vous avez appris qu'il a été dit: tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Mais moi je vous dis : aimez vos ennemis, bénissez ceux qui maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent et priez pour ceux qui vous maltraitent et vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux car il fait lever son soleil sur les méchants et les bons et il fait pleuvoir sur les justes et les injustes. Matthieu 5/43-45.
Dans ce passage, Jésus nous invite à nous comporter avec nos ennemis comme Dieu s'est comporté envers nous qui étions par nature ses ennemis. Si nous ne le sommes plus c'est justement parce que nous avons été touchés par son Amour à notre égard alors que nous ne le méritions pas. Bien entendu il faudrait avant se poser la question de savoir qu'est-ce que nous appelons nos ennemis car si nous y plaçons toutes les personnes que nous rencontrons dans la vie qui ne partagent pas nos convictions, nos idées ou qui sont capables de se fâcher pour une contrariété, en tant que chrétien, vous vivez encore dans l'âme et non dans l'esprit car les disputes, les animosités, les médisances, etc. sont des œuvres de la chair (Galates 5/19). Au contraire, il est écrit en Romains 12/18 : s'il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes, ne vous vengez pas vous-même. Ne laissez pas quoi que ce soit voler votre paix en Dieu. Si une personne ne vous aime pas ou se fâche, c'est son problème. Elle se détruit elle-même car l'animosité lui pourrit la vie mais à vous, Dieu vous délivrera de sa méchanceté. Non votre ennemi est celui qui fait tout pour vous nuire inconsciemment ou pas, surtout si vous êtes chrétien parce que son inspiration vient des esprits méchants comme l'enseigne le verset précédent. Votre ennemi selon la Bible est une personne privée qui vous connait et vous hait pour des raisons charnelles, humaines, souvent puériles liées à la jalousie. Cela exclut tous les ennemis publics d'ordre plus général qui sont les ennemis communs à une nation, à un système et plus concrètement à vos idées et convictions.
Si ton ennemi a faim donne-lui du pain à manger, s'il a soif donne-lui de l'eau à boire car ce sont des charbons ardents que tu amasses sur sa tête et l’Éternel te récompensera. Proverbes 25/21-22
Dans Romains 12/20-21 Paul cite ce proverbe en y ajoutant Ne te laisse pas vaincre par le mal mais surmonte le mal par le bien. La référence aux charbons ardents n'est pas un acte de vengeance, comme on pourrait le croire, mais bien au contraire un acte de bonté qui fait référence à la coutume de donner des braises à quelqu'un qui a laissé mourir son foyer. Sans feu dans la maison plus de chauffage et plus de possibilité de cuire sa nourriture alors la personne utilisait une sorte de braséro portable pour aller glaner chez les voisins quelques braises. Or en Orient, à cette époque, beaucoup d'objets domestiques étaient portés sur la tête comme on le voit toujours chez certains peuples. Si, malgré votre attitude qui manifeste cet amour venu de Dieu, la personne reste votre ennemi et ne se repend pas, la Bible ne nous dit pas de vivre avec elle ni même de la fréquenter donc évitez-la et priez Dieu pour qu'il vous en délivre mais ne vous vengez pas du mal qu'elle vous fait, Dieu s'en occupe comme souvent David le priait à Dieu.