Usure du monde naturel

 

Extrait de "L'ordre et la Perfection(J. Urban, 2007 - Chapitre 6, L'usure du monde naturel).

6.1. Le discours humaniste (texte intégral, p.242 à 244 )

Depuis Charles Darwin et la parution de son livre "De l'origine des espèces" en 1857, le discours scientifique est exclusivement fondé sur l'hypothèse que la vie sur la terre évolue depuis des millions d'années, en partant d'organismes prétendument qualifiés de simples pour aboutir à des êtres de complexité croissante qui finalement conduisent à l'homme. Depuis Charles Darwin, une grande partie du monde scientifique s'est préoccupée à faire correspondre les faits observés avec la théorie transformiste souvent à grand renfort de modifications doctrinales parfois contradictoires, de raisonnements alambi-qués, voire même de supercheries et de contrefaçons en tout genre ou par dissimulations de découvertes embarrassantes comme celle d'un crâne humain fossilisé dans du charbon. Confondant la recherche de la Vérité avec le rejet systématique du texte biblique de la Création, ils inversent les rôles qui existaient autrefois entre l'Inquisition et les supposés hérétiques en ce sens qu'être créationniste de nos jours est, aux yeux des scientifiques, synonyme de folie ou de fanatis­me religieux parce qu'eux-mêmes sont sur les rails de leur propre religion, sur les larges autoroutes d'une pensée qui ne veut pas de Dieu, type même du Caïn que nous avons défini dans la première partie. Le discours huma­niste ne laisse alors aucune place à aucune autre hypothèse et détruit dans l'œuf toutes possibilités de réels progrès puisque l'éducation de nos enfants se charge de fermer la porte à toutes les autres démonstrations. En réalité ce phénomène n'est pas récent et n'a pas pris nais­sance avec la théorie de Darwin mais, grâce à elle, il a simplement trouvé un pseudo-support scientifique, une explication apparemment rationnelle et surtout objective.

 
Objectif : voilà bien le mot magique qui convient !

Dans son sens premier philosophique, il signifie "qui existe en dehors de l'esprit" c'est à dire qui est seulement compatible avec ce que nos sens physiques peuvent percevoir. Cela exclut donc par définition le monde spirituel. Démocrite, un philosophe grec écrivait déjà aux environs du quatrième siècle avant Jésus-Christ : "tout ce qui existe dans l'univers est le fruit du hasard et de la nécessité". La Grèce est la patrie des principales philosophies objectives (c'est à dire qui cherchent à tout prix à se passer de Dieu). Ses théories visaient à expliquer le monde uniquement par des lois mécaniques (nous dirions aujourd'hui naturelles), sans l'intervention extérieure d'une autorité supérieure qui aurait pour le monde des buts, un projet. Pourtant ce philosophe fit preuve de confusion lorsque son raisonnement l'amena à introduire à sa théorie une part non négligeable de finalisme c'est à dire de projets, sans lesquels il n'aurait pas pu faire en son temps des disciples. Jacques Monod, auteur du célèbre ouvrage de philosophie scientifique "Le hasard et la nécessité" est très certainement l'un d'eux car il tient le même genre de discours avec, bien entendu, pour assise, une brillante démonstration enrichie par l'accumulation des découvertes et d'un langage plus scientifique : toutes disciplines confondues, les néologismes scientifiques permettent de camoufler habilement les imperfections du raisonnement. Mais tout commence par un postulat c'est à dire un axiome, une proposition que l'on demande d'admettre comme vrai sans avoir recours à une démonstration ; autrement dit puisque la majorité l'accepte pour vrai, c'est qu'elle l'est et de ce fait devient objective dans le sens statistique du terme. Or ce postulat est que la Nature est objective et non projective ; la Nature existe sans aucun but, sans aucune finalité ; la Nature devient "une personne" qui existe par elle-même et devient alors "un dieu" puisqu'elle se suffit seule sans aucune intervention extérieure objective (définition philosophique). La définition du mot "hasard" qui nous intéresse dans ce contexte est : "ce qui échappe à l'homme et qu'il ne peut ni prévoir ni expliquer rationnellement".

Est-ce alors parce que je ne peux pas le prévoir ou parce que je ne peux pas l'expliquer rationnellement que c'est imprévisible ou inexplicable dans l'absolu ? Assurément que Démocrite pouvait attribuer au hasard beaucoup d'événement qui seraient expliqués ou prévisibles de nos jours. Reformulons une fois de plus la question en se positionnant en homme du XXIe siècle : est-ce parce que je ne peux pas l'expliquer rationnellement ou le prévoir que cela reste inexplicable ou imprévisible pour un être supérieur que la Bible appelle Dieu ?

Donc pour le monde scientifique, il ne peut pas y avoir usure du monde naturel puisque ce dernier poursuit son évolution. Selon lui, chaque population végétale ou animale (l'espèce humaine ne faisant pas exception), évolue ou disparaît sous la pression environnementale au point de défier l'entropie, loi générale qui régit le monde tout entier et subordonne les autres lois qu'on pourrait énoncer. Pour eux, la disparition régulière des espèces n'est rien d'autre que la conséquence de leur inaptitude à s'intégrer à leur nouvel environnement (assortie toutefois d'une définition décalée et donc erronée de la notion d'espèce). Dès lors, la niche écologique qui a conduit à la disparition d'une espèce est occupée par une espèce-fille ou une toute autre espèce qui a su s'adapter plus rapidement. Bien souvent cette population joue un rôle différent de l'espèce remplacée par rapport à l'ensemble du milieu. Ce dernier réagira à ces changements en ce qu'étant un tissus complexe d'interactions en perpétuel mouvement il sera toujours orienté vers un progrès, vers une plus grande complexité, vers une diversité croissante. Les grandioses catastrophes du passé ont été surmontées par la capacité que possède la vie à s'auto régénérer à partir de trois fois rien. Elle reconquiert alors les nouveaux biotopes grâce à une radiation évolutive à toute épreuve si bien qu'aujourd'hui, même si les activités humaines sont pressenties comme étant la prochaine catastrophe potentielle, à l'échelle de la planète, cela n'est pas plus grave que jadis. On peut alors continuer sans scrupule nos activités destructrices, la Terre se refera une santé quand l'homme aura disparu de sa surface, remplacé par un super-homme !

Les incommensurables moyens techniques (et donc financiers) mis en œuvre et leurs incroyables calculs conduisent les scientifiques à nous affirmer des évènements invraisemblables et des hypothèses gratuites comme par exemple que le soleil a la capacité de briller encore pendant quelques milliards d'années alors que ce même milieu scientifique n'est pas toujours capable de prévoir précisément le temps qu'il va faire dans les jours qui suivent, mais on trouve cela normal ! Forte de l'assurance de ces affirmations la majorité de nos contemporains accepte ce discours, sans doute à cause de l'influence domina-trice du monde scientifique dans la conscience collective actuelle. Un homme en blouse blanche dans un laboratoire en train de vanter les qualités d'un produit quelconque ne peut nous dire que la vérité sur son efficacité : c'est tellement scientifique ! Ajoutez à cela que des tests effectués en laboratoire le prouvent et vous ne serez pas normal si vous doutez encore de la véracité des propos tenus ! Ainsi, il ne vient à l'idée de personne de remettre en cause le raisonnement puisque l'autorité prétendument compétente ne peut pas se trouver dans l'erreur. Cette assertion est alors la principale cause du rejet de Dieu puisque nous dit-on : tout a été et est construit au hasard. Face à ces deux hypothèses contradictoires, la biblique et la scientifique, chacune portant en elles des pronostics opposés et sans appel, la majorité des hommes se tourne invariablement vers la solution qui supprime l'existence de Dieu, hypothéquant ainsi son avenir post-mortem, tout simplement à cause de l'orgueil qui ne veut dépendre de personne.

 

6.2. La disparition des espèces (extraits)

6.2.3. Impossibilités du transformisme (extrait, p.252 à 255)

L'évolutionniste suppose donc qu'occasionnellement une mutation est avantageuse. Ainsi, pour un caractère qui nécessite une quantité importante de gènes comme lors de la formation d'un organe complexe tel que l'œil ou la main, la probabilité de trouver chez un même individu la recombinaison de toutes les mutations avantageuses est quasiment de l'ordre de zéro. Quant à la théorie des intermédiaires qui affirme que le passage d'un organe homologue à un autre s'est fait progres-sivement est totalement irréalisable. Comment imaginer des individus qui porteraient par exemple des organes se transformant de leur position de pattes antérieures faites pour courir en ailes faites pour voler ? A coup sûr, pendant les millions d'années supposées, les populations successives doivent subir les "bonnes mutations", toujours dans le sens de cette transformation, sans parler de leur nombre nécessairement élevé. Il y aurait obligatoirement une ou plusieurs populations porteuses d'organes bâtards qui ne seraient plus tout à fait des pattes entraînant alors une difficulté pour la course mais qui ne seraient pas non plus tout à fait des ailes, entraînant une impossibilité à voler. Prenons comme exemple la transformation prétendue d'un petit insectivore terrestre en chauve-souris qui dans le même temps a développé un organe aussi exceptionnel que le sonar. Ajoutez à ce cocktail que l'histoire doit tenir pendant plusieurs milliers d'années voire des millions, et un enfant de quatre ans comprendrait que ces animaux là ne pourraient pas subsister longtemps puisque inadaptés pendant une trop longue période à leur environnement qui est quand même voué à être la loi de la jungle ! Les fossiles devraient pouvoir confirmer cette hypothèse et pourtant on ne trouve que des organes fonctionnels, achevés, parce qu'à la création, "les cieux et la terre furent achevés". Et ce ne sont pas les démonstrations pompeuses, à partir de quelques fossiles prétendus intermédiaires, au sujet de la transformation des os de la mâchoire des reptiles en organes de l'oreille interne chez les mammifères qui peuvent soutenir sérieusement l'ensemble de la théorie (voir La Recherche N° 122 de mai 1981, La genèse des mammifères). Il faut vraiment avoir envie de croire à ce type d'affirmations dont, je dois le reconnaître, le script est toujours si bien écrit, que les scientifiques eux-mêmes finissent par s'en convaincre et s'en félicitent. Mais que de suppositions gratuites !

L'apparition présumée des mammifères commence quasiment en même temps que celle des dinosaures soit à partir de – 200 millions d'années. Pourtant il ne se passe rien ou presque avec eux pendant plus de 150 millions d'années jusqu'à ce que les dinosaures disparaissent brutalement. En fait nous explique-t-on, les reptiles les ont dominés et cela bien que chez les dinosaures il existât aussi beaucoup d'espèces de petite taille. A l'inverse et dans le même temps les oiseaux quant à eux se seraient diversifiés sans que finalement les dinosaures ne les en empêchent. Bref, pendant 150 millions d'années, les mammifères ont végétés sans pouvoir se faire une petite place au soleil digne d'une telle lignée si opportuniste ; pas un seul isolement qui n'ait pu favoriser le développement d'au moins un groupe ; pourtant on admet qu'à peine en 65 millions d'années ces derniers ont comme par enchantement, réalisé une des plus spectaculaires évolutions radiatives à partir de quelques petits insectivores. Même si on admet que quelques mammifères contemporains des grands reptiles semblaient "être évolués", comment expliquer leur mystérieuse disparition en même temps que celle des dinosaures ? Les arguments avancés pour expliquer la disparition massive des dinosaures ne peut pas s'appliquer aux mammifères (voir paragraphe 6.2.5)(1). Il faut vraiment beaucoup de foi pour accréditer ce genre d'hypothèses qui, partant de ces mammifères primitifs, nous conduit à la diversité des mammifères actuels et fossiles en si peu de temps : baleine, dauphin, éléphant, kangourou, tigre, ornithorynque etc. sans bien entendu oublier l'homme !

Plus farfelu encore est l'ensemble de la transformation car rappelons-le, la théorie actuelle ne prêche pas pour une descendance directe mais pour une descendance commune, c'est à dire pour une succession d'ancêtres communs à deux ou plusieurs populations, ancêtres qui bien sûr, n'existent plus aujourd'hui. La science qui élabore ces soi-disant arbres généalo-giques s'appelle la phylogenèse (mot à mot : origine des races). Or, pour passer de l'origine supposée de la vie ou plus précisé-ment des premières cellules organisées que sont par exemple les bactéries jusqu'à l'homme, la phylogenèse établit quelque chose comme 34 étapes fondamentales appelées des "nœuds". Autrement dit, elle recense 34 nœuds de divergence de structure, d'organisation de base des organismes, pour aller des bactéries à l'homme. Le nœud 17, soit à la moitié de notre évolution, n'est rien de plus que notre ancêtre commun avec tous les animaux qui possèdent quatre membres : les tétrapodes ; c'est notre ancêtre commun avec les salamandres, grenouilles, reptiles en tout genre (y compris les dinosaures), les oiseaux et bien sûr l'ensemble des autres mammifères. Or les scientifiques retiennent en moyenne pour hypothèse les dates d'apparition suivantes :

► les premières bactéries vers – 3 milliards d'années
► les premiers végétaux et animaux pluricellulaires vers – 1 milliard d'années
► les premiers chordés (c'est à dire ceux qui possèdent une colonne vertébrale) vers – 500 millions d'années
 
Ainsi il a fallu respectivement :
► 2 milliards d'années pour avancer de 3 nœuds, nombre d'ancêtres communs entre la première bactérie et le premier organisme pluricellulaire soit en moyenne 666 millions d'années par nœuds.
► 500 millions d'années pour avancer de 5 nœuds, nombre d'ancêtres communs entre le premier organisme pluricellulaire et le premier vertébré soit une moyenne de 100 millions d'années.
► 500 millions d'années pour avancer de 26 nœuds, nombre d'ancêtres communs entre le premier vertébré et l'homme soit une moyenne de 20 millions d'années.

 

Ainsi le nœud 17 représentant les tétrapodes se trouve à – 340 millions d'années en comptant d'une façon linéaire. Pourtant on trouve des fossiles de tétrapodes datés de – 390 millions d'années et des fossiles d'amniotes (mammifères, oiseaux, reptiles) datés d'environ – 340 millions d'années. Comment expliquer cette foudroyante accélération de l'évolution par le biais des recombinaisons de mutations avantageuses qui en deux milliards d'années n'ont pas réussi à produire autre chose que des êtres extrêmement simples alors que, par vagues de 20 millions d'années (autrement dit un temps très court), ces mêmes mutations ont produit des organismes végétaux et animaux à la fois hautement complexes et très diversifiés ? Comment expliquer que la totalité des grands types d'organisation (phylums) soient "apparus" très tôt, entre les périodes géologiques appelées Précambrien et Cambrien et ensuite plus rien de nouveau, plus aucun autre système d'organisation ? C'est tout simplement incroyable et pourtant c'est ce qu'on veut nous faire croire : d'un côté on prône des évolutions rapides et variées et d'un autre côté on nous affirme que dans de nombreux cas il ne s'est rien passé pendant des millions d'années à l'instar des tortues qui existaient déjà dès la fin du Primaire et qui ont survécu aux Dinosaures ! J'ai quand même l'impression que le transformisme se justifie en fonction des situations, adaptant les raisonnements aux circonstances, bref, "à la tête" des observations. Ou bien le transformisme est vrai pour tout ou bien il est faux mais il ne peut pas être vrai dans un cas et pas dans l'autre. L'élaboration des arbres généalogiques ne peut pas être subordonnée à la rigueur d'une démonstration scientifique puisque les fossiles ne nous révèlent rien d'autre que leur aspect physique et que les méthodes de datation sont en grande partie fausses. Par d'autres mots, toutes les relations qui font descendre un fossile d'un autre ne sont basées que sur une approche de ressemblance au même titre qu'un observateur dans une cuisine pourrait aussi bien faire descendre une casserole d'un plat cylindrique puisque la casserole est en métal et possède une queue, deux signes de progrès selon notre échelle de valeurs. Si on s'amusait à comparer les squelettes ou des fragments de squelettes des espèces actuelles, donc sans faire intervenir une notion de temps, combien d'arbres généalogiques différents pourraient voir le jour sur la base des ressemblances et des différences ? Donc tout le raisonnement ne repose en fait que sur l'acceptation de l'échelle géologique du temps qui autorise alors un séquencement artificiel ; les phylogénies ne sont que le résultat de ces suppositions souvent liées entre elles par davantage d'incertitudes que de réalités sans pour autant remettre en cause le principe même. Est-ce bien sérieux ?

 

(1) paragraphe concernant l'extinction des dinosaures non reporté ici.