Tout bon chrétien sait “qu'on ne met pas de vin nouveau dans de vieilles outres”. Cette image est si parlante qu'elle est même citée par trois fois dans les évangiles et que tous les pasteurs ont prêché au moins des dizaines de fois en parlant de vous et moi en tant que croyant, membre individuel du peuple de Dieu. Je n'ai jamais entendu appliquer cette vérité aux communautés si bien qu'on essaie de les organiser au XXIe siècle en suivant les règles et la liturgie des siècles précédents y compris ceux de l'Ancienne Alliance. Comme nous l'avons fait pour le catholicisme, il suffit de comparer les rites catholiques aux rites juifs qui ont conservé les mêmes vêtements et les mêmes mots de la religion qu'ils ont combattue. Je vous encourage alors à mesurer le poids de la Tradition qui nous abreuve de règles religieuses qui n'ont cessé d'augmenter depuis Moïse en opposition à l'Évangile qui me paraît être un parcours personnel beaucoup plus simple et plus facile que ça, au sein d'une communauté, l'Église, qui enseigne, encourage, aide, réconforte, domine et qui devrait aussi organiser autour d'elle divers aspects de la vie de ses "citoyens" au sens premier du terme, notamment dans la mutualisation des moyens. N'oublions pas que l'histoire nous révèle que la religion, au sens large, a brûlé beaucoup d'hommes qui pourtant disaient la Vérité et que l'histoire se répète inlassablement.
Dans cet onglet nous aborderons des sujets souvent sensibles parce que tellement installés dans cette sacro-sainte Tradition au détriment de ce que dit réellement la Parole de Dieu. Tout le discours prend sa source dans la Bible en réduisant à l'extrême le poids de l'interprétation si prompte à s'inviter mais en faisant la distinction entre ce qui relève de l'universalité de la loi dans le temps et dans l'espace de ce qui relève de la spécificité historique et temporelle. Aux temps de David et de Salomon, Israël était craint à cause de leur domination établie par Dieu parce qu'à cette époque, tous les peuples alentours faisaient la corrélation entre la domination matérielle visible dans le monde physique et la puissance du dieu que chaque peuple servait ; le dieu des hébreux était visiblement le dieu le plus puissant ! La nation chrétienne devrait être crainte de la même manière par l'affichage de son efficacité pourtant c'est elle qui est timorée face aux autorités du monde : pendant que l'église se tait, 90% du monde sombre faute d'avoir un modèle qui ne soit pas que spirituel mais aussi économique et social. Le verset suivant s'adresse à une telle nation :
Regarde, je t'établis aujourd'hui sur les nations et sur les royaumes pour que tu arraches, pour que tu abattes pour que tu ruines et que tu détruises, pour que tu bâtisses et que tu plantes. (Jérémie 1/10)
Nombreux sont les chrétiens qui prient pour le réveil spirituel de leur pays et du monde, parfois même pour celui de leur propre église locale et puis rien ne se passe depuis des années tout simplement parce que les églises ne sont pas prêtes pour accueillir et répondre aux attentes des centaines de milliers de nouveaux convertis que le Seigneur veut nous envoyer. Or voici ce que constate un homme de Dieu célèbre dans le monde, le pasteur Derek Prince dans son livre intitulé en français : Le réveil à venir.
“Après des décennies d'efforts d'évangélisation intensive, d'intercession et de jeûne, de paroles prophétiques et de proclamations de la part de l'Église, le monde continue à sombrer dans les ténèbres toujours plus profondes. Où est la lumière de l'Église, "la ville … située sur une colline ?" (Matt. 5/14). L'état de détresse du monde et l'inefficacité de l'Église en tant qu'instrument de transformation sont de lourds fardeaux pour de nombreux chrétiens aujourd'hui. Il se peut que vous portiez, vous aussi ce fardeau.”
Cette citation se trouve dans le chapitre La racine du problème et effectivement je crois qu'en grande partie, l'inefficacité de l'Église à proposer aux yeux du monde, un autre modèle d'organisation économique et sociale selon Dieu est ce qui empêche les inconvertis de simplement regarder vers l'Église. Hélas, ces derniers recherchent un exercice de la spiritualité ailleurs auprès des doctrines humaines et diaboliques juste pour continuer à jouir du matérialisme parce qu'ils ont de l'Église l'image surannée de l'ascétisme religieux tout aussi ennuyeux qu'incapable à diriger le monde. Certes, tout ce que les églises locales font toute l'année est excellent et utile car cela répond aux besoins de la communauté et il n'est pas du tout question de remettre cela en cause dans ce discours : il s'agit de développer L'Église, en sa qualité de nation structurée, à devenir cet organe qui permettrait l'émergence des vocations et des structures nécessaires à tous les domaines d'une société par la création d'outils participatifs qui lui confèrerait une certaine autonomie et servirait d'exemple.
Mais cela demande une transversalité entre tous les chrétiens nés de nouveaux que nombre de dénominations ne sont pas prêtes à franchir et on se demande bien pourquoi car financer une maison de retraite chrétienne ou une centrale d'achats, ou un média n'enlève rien à une église locale : ce serait mieux que de dépendre du monde ! Depuis bien des années je porte ce fardeau de voir un jour l'Église enfin s'organiser en nation en mutualisant des structures économiques et sociales pour devenir cette voix qui pourra se permettre de dénoncer le système du monde parce qu'elle aura su se doter d'outils et de structures propres pour assurer son autonomie économique, médiatique, sociale et financière afin de mettre en avant les valeurs et le modèle sociétal fondés sur les principes bibliques. Le défi des vraies églises sera de savoir s'organiser entre elles pour résister aux ténèbres qui cherchent de plus en plus à les asphyxier, à éteindre la seule lumière de ce monde. Trop de dirigeants d’églises ont étouffé, disons inconsciemment, certains talents que Dieu a donnés aux églises juste parce qu’ils ont privilégié les appels en faveur des ministères strictement spirituels au détriment de tous les autres à commencer par l’organisation des églises locales dévolue, selon la Bible, aux Anciens comme l’écrit Watchman Nee dans son livre La vie normale de l’église même si un ministre implanté acquiert aussi le statut d’ancien.
AU SOMMAIRE DE CE CHAPITRE | |
La loi sans nuance
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