J'ai parfois entendu des personnes dire "oh j'aimerai bien avoir une foi comme la vôtre" comme si la foi était une sorte d'état mystique qui, surnaturellement vous tombait dessus tel un don distribué arbitrairement par un dieu aussi lointain que mystérieux. Rien de tout cela ! La Bible nous dit que tout le monde reçoit une mesure de foi en venant au monde comme il reçoit dans son cœur (dans son esprit) la pensée de l'éternité :
Dieu fait toute chose belle en son temps et il a même mis dans le cœur de l'homme la pensée de l'éternité bien que l'homme ne puisse pas saisir l'œuvre que Dieu fait du commencement jusqu'à la fin. (Ecclésiaste 3/11)
... selon la mesure de foi que Dieu a départi à chacun. (Romains 12/3)
Souvenez-vous de votre enfance où vous faisiez confiance à tout ce que disaient vos parents. Vous placiez alors la foi en vos parents pour diriger votre vie. Plus tard, vous avez écouté vos amis, vos professeurs, des philosophes, des idéologues, des scientifiques, bref, des tas de personnes qui, par leurs paroles et leurs enseignements ont façonné votre système de pensées parce que vous aviez confiance en eux pour ce qu'ils vous transmettaient. Ainsi, vous avez peu à peu acquis la foi en toutes sortes de discours que vous avez acceptés sans pour autant avoir eu l'impression d'avoir fait des efforts surhumains. Or c'est exactement le mécanisme qu'enseigne la Bible dans Romains 10/17 :
Ainsi la foi vient de ce que l'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu.
De la même manière que, plus vous vous êtes investi dans l'acquisition de connaissances humaines, quelles qu'elles soient, et plus vous vous en êtes imprégné au point de devenir participantes de votre nature intellectuelle et émotionnelle, plus vous avez acquis de la foi en ce que vous acceptez comme une composante non négociable de votre vérité tant vous en êtes convaincu. Par exemple, comme vous ne vous êtes jamais nourri de ce que la Bible enseigne vous n'avez pas pu développer la foi en ce qu'elle vous promet et vous êtes peut-être même devenu athée sur l'idéologie d'un autre sans avoir fait votre propre recherche et vos propres expériences. Par contre et selon le même processus, vous avez acquis une grande foi en la naissance de l'univers à travers le Big Bang, juste parce que quelques pseudo-scientifiques athées ont affirmé sans aucune rigueur scientifique que cela s'était passé ainsi (voir la dérive scientifique). Quel est le plus difficile : faire confiance en ce que Dieu dit et l'expérimenter pour changer votre vie ou croire aveuglément en une foule d'affirmations humanistes, pour la plupart invérifiables, qui n'apportent rien à votre qualité de vie ? Or de nombreuses personnes préfèrent mettre leur confiance dans ce genre de croyances finalement stériles, au détriment de la foi dans la Vérité éternelle qui peut changer le cours de la vie. Mais quel poids auront toutes vos théories humaines en face de la pensée de l'éternité quand votre dernier jour arrivera ? La Bible nous met pourtant en garde à maintes reprises par rapport à l'indifférence sur ce sujet. Ce jour-là, la peur remplacera votre foi en l'homme devenue inutile. Nombreux sont les témoignages de grands personnages qui se sont interrogés au sujet de la mort au fur et à mesure qu'elle s'approchait, se demandant ce qui allait arriver, la pensée de l'éternité se rappelant à leur bon souvenir et, ce jour-là, ils ne faisaient plus les fanfarons !
Puis j'ai considéré tous les ouvrages que mes mains avaient faits et la peine que j'avais prise à les exécuter et voici, tous est vanité et poursuite du vent et il n'y a aucun avantage à tirer de ce qu'on fait sous le soleil. (Ecclésiaste 2/11)
Ce que nous traduisons par "vanité" c'est-à-dire, inutile, est un mot hébreu qu'André Chouraqui traduit plutôt par "fumée" ce qui est de beaucoup plus explicite. En effet, non seulement la fumée symbolise ce qui n'a pas de consistance, ce qui n'a aucune valeur, donc l'inutile mais aussi, elle forme un écran qui empêche de voir la réalité de Dieu, une sorte de leurre qui détourne l'attention de ce qui est le plus important pour la vie de l'homme : la Parole de Dieu. "Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu" (Amos 4/12).
N'attendez pas le dernier jour pour vous y préparer. Ce serait une folie de croire que vous aurez le temps de le faire, ce serait jouer à la roulette russe ! Or dans Luc 18/8 Jésus associe son retour en gloire avec la présence de la foi en disant : "Mais quand le fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?" Il ne s'interroge pas quant à savoir s'il trouvera de l'amour, de la croyance, ni même de la religion ou de bonnes œuvres, etc. mais bien de la foi, corrélant le manque de foi à un des signes annonciateurs de son retour car "sans la foi il est impossible d'être agréable à Dieu" (Hébreux 11/6) ; vous pouvez être croyant et n'avoir aucune foi comme la majorité des gens qui pratiquent une religion : vous croyez mais vous n'avez aucune conviction qui vous amène à avoir cette confiance absolue en Dieu et qui s'appelle la foi. Commençons alors par la définition de la foi dans la Bible :
Or la foi est la ferme assurance des choses qu'on espère, une démonstration de celles qu'on ne voit pas. C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu en sorte que ce qu'on voit n'a pas été fait de choses visibles. (Hébreux 11/1 et 3)
Ayez foi en Dieu. Je vous le dit en vérité, si quelqu'un dit à cette montagne : ôte-toi de là et jette-toi dans la mer et s'il ne doute pas en son cœur mais croit que ce qu'il dit arrive, il le verra s'accomplir. Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l'avez reçu et vous le verrez s'accomplir. (Marc 11/23-24)
La foi, c'est donc être sûr que ce que Dieu dit est la Vérité, donc je parle cette Vérité afin d'entendre mes paroles pour l'écrire dans mon cœur (mon être intérieur) et c'est alors que, peu à peu, je suis convaincu que ce que je dis s’accomplira parce que je me confie en Dieu, je fais confiance en ses promesses ; ce n’est pas de l’auto-persuasion mais un principe surnaturel universel. Il fonctionne aussi dans votre vie quand vous êtes convaincu que tout ce que vous dites à votre sujet va s'accomplir, y compris lorsqu'il s'agit de foi négative, celle qui vous amène à croire en de mauvaises choses. Si par exemple vous dites souvent que vous mourez d'un cancer parce que vous avez des antécédents familiaux, le simple fait de le dire vous donne de l'entendre et finit par en convaincre votre cœur : vous mourez d'un cancer. Votre foi a bien fonctionné mais pas selon la Vérité de Dieu ! En revanche Dieu dit dans sa parole “que par les meurtrissures de Jésus j'ai déjà été guéri”. Accorder de la foi en cette promesse et à d'autres de ce type, c'est comme activer un muscle pour agir positivement, montrant à Dieu que vous lui faites confiance pour sa promesse de guérison. Or si vous ne faites jamais travailler un muscle, il devient rachitique et vous ne pouvez pas l'utiliser. Bien sûr il existe plusieurs niveaux de foi comme il existe plusieurs niveaux de compétences en rapport avec votre expérience : vous ne gagnerez pas un tournoi de tennis si vous débutez ! Au gré de son ministère et de ses rencontres Jésus a qualifié la foi de ses interlocuteurs de foi faible, de peu de foi, de grande foi mais aussi de pas de foi. Et vous, quel genre de foi vous anime et à quel niveau ?
A titre d'exemple prenons le temps d'étudier la rencontre de Jésus avec un centenier romain qui nous est racontée dans les évangiles de Matthieu et de Luc. Jésus arrive à Capernaüm et des responsables religieux juifs l'abordent en faveur d'un centenier romain dont un de ses serviteurs atteint de paralysie, souffre beaucoup et est sur le point de mourir. Ils adressent à Jésus d'instantes supplications en argumentant en faveur du centenier : "il mérite que tu lui accordes cela car il aime notre nation et c'est lui qui a bâti notre synagogue." Déjà on peut comprendre que ce romain avait un cœur sensible à la loi de Dieu. Donc Jésus part avec eux et lorsqu'il était près de la maison, le centenier envoya des amis pour dire à Jésus "ne prends pas tant de peine car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. C'est pour cela que je ne me suis pas cru digne d'aller en personne vers toi." Par cette déclaration il nous montre l'immense respect qu'il avait pour Jésus, reconnaissant sa position bien qu'il fût un gradé de Rome. Cet homme avait de l'humilité et non de l'orgueil. Puis ses amis de continuer à parler en son nom : "Dis un mot et mon serviteur sera guéri car moi qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres et je dis à l'un "va" et il va à un autre "vient" et il vient et à mon serviteur "fais ceci" et il le fait." Ce centenier avait compris la foi comme étant cette ferme assurance que ce que Jésus dirait en faveur de son serviteur arriverait, c'est à dire qu'il serait guéri puisque son problème était la maladie. Aussi Jésus, en entendant ces paroles était en admiration au point de dire à toute la foule qui venait voir un miracle comme on va au spectacle, juste par curiosité : "je vous le dis même en Israël je n'ai pas trouvé une aussi grande foi." Remarquez que, pour la majorité des spectateurs, ce miracle auquel ils assistent n'eut aucun effet sur leur foi puisque les jours suivants, beaucoup n'ont pas suivi Jésus preuve que la foi se situe dans le cœur et pas dans la tête.
Le modèle de la foi
Il est dit d'Abraham qu'il est le père de la foi c'est à dire le modèle de tous ceux qui marchent par la foi dans les promesses de Dieu contenues dans sa Parole. La Bible enseigne que ce n'est pas la descendance physique qui est qualifiée par Dieu comme étant les fils d'Abraham mais uniquement ceux qui vivent dans la foi selon le même esprit qu'Abraham.
En effet, ce n'est pas par la loi que l'héritage du monde a été promis à Abraham ou à sa postérité, c'est par la justice de la foi. (Romains 4/13)
Par la justice de la foi signifie par la façon de faire de la foi c'est-à-dire non pas en appliquant une loi, des préceptes, des règles (la plupart du temps humaines) mais en s'appuyant sur les promesses de Dieu. Cela exclut donc tous ceux qui, bien que se réclamant descendants d'Abraham selon la généalogie naturelle, ne vivent pas selon les promesses tel qu'Abraham le fit comme nous allons le voir ici.
Espérant contre toute espérance, il crut, en sorte qu'il devint père d'un grand nombre de nations selon ce qui lui avait été dit : telle sera ta postérité. Et sans faiblir dans la foi … il ne douta point, par incrédulité au sujet de la promesse de Dieu mais il fut fortifié par la foi … ayant la pleine conviction que ce que Dieu promet il peut aussi l'accomplir. (Romains 4/18-21 extraits)
Regardons alors quelle promesse Dieu fit à Abraham qui s'appelait encore Abram. Phonétiquement cela semble être un détail mais dans la signification cela est très important quand on parle de la foi : Abram signifie mon père est élevé, autrement dit chaque fois qu'on l'appelait on glorifiait Terach, son père. Alors Dieu change son nom en Abraham qui signifie père d'une multitude afin que la foi en la promesse d'être le père d'une multitude de nations vienne dans son cœur. Cela vous rappelle ainsi l'importance de ce que vous dites dans le mécanisme de la foi. D'ailleurs vous devriez faire attention à la signification des prénoms que vous donnez à vos enfants bien que de nos jours ce ne sont plus des mots de la langue vernaculaire mais vérifiez quand même leur étymologie.
Dieu lui parla en disant : voici mon alliance que je fais avec toi. Tu deviendras père d'une multitude de nation. On ne t'appellera plus Abram mais ton nom sera Abraham car je te rends père d'une multitude de nations. Je te rendrai fécond à l'infini, je ferai de toi des nations et des rois sortiront de toi. (Genèse 17/3-6)
Cette promesse serait banale à n'importe quel jeune couple mais ici, elle est faite à un couple qui approchait de leur centième année, Sara, sa femme étant même stérile au point que, selon une de leur coutume, elle a voulu "aider" Dieu en proposant à Agar, sa servante égyptienne, de devenir une sorte de "mère porteuse" avant l'heure. Or 3700 ans après, on subit toujours cette mauvaise idée purement humaine qui a conduit à la naissance d'Ismaël et à la guerre chronique entre ses descendants et Israël ! Les hommes n'ont aucune sagesse et ne font que des bêtises, dire si Dieu est patient avec l'humanité !
Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge et Sara ne pouvait plus espérer d'avoir des enfants. (Genèse 18/11)
Imaginez au quotidien Sara et tous les serviteurs qui, à chaque fois qu'ils s'adressent à Abraham ou l'appellent disent "père d'une multitude" alors que Sara est stérile. Cela devait certainement être le sujet de moqueries mais Abraham a gardé la foi au milieu des quolibets : ceci est la première démonstration de sa foi. Abraham et Sara ont attendu plusieurs années avant l'accomplissement de la promesse jusqu'au jour où Dieu leur annonce à deux reprises que malgré leur âge avancé il n'y a rien d'impossible à l'Éternel : "J'établirai mon alliance avec Isaac que Sara t'enfantera à cette époque-ci de l'année prochaine." et encore "Je reviendrai vers toi à cette même époque et Sara, ta femme, aura un fils." (Genèse 17/21 et 18/10). Donc voici Isaac, le fils de la promesse, le fils unique du couple, acquis surnaturellement comme nous l'avons vu. Inutile de dire qu'Isaac était la prunelle des yeux de ses parents pudique Dieu avait assorti sa naissance d'une autre promesse, celle d'une alliance éternelle qui passerait par la postérité en Isaac dont notamment le pays de Canaan en possession perpétuelle. Or le pays de Canaan ne se limitait pas à l'actuel état d'Israël et son fils Ismaël pas plus que tous les autres fils qu'Abraham eût avec Kétura après la mort de Sara, n'étaient pas concernés par cette promesse. C'est pour cela que les descendants d'Ismaël en contestant au cours des siècles l'héritage dû à Isaac ne font que s'attirer la colère de Dieu au lieu de la bénédiction d'Ismaël (voir la page sur l'islamisme). Ainsi lorsque Dieu demande à Abraham d'offrir Isaac en sacrifice (c'est-à-dire de l'égorger comme un mouton) je n'ose imaginer ce qu'Abraham a ressenti dans son âme de papa pour son fils unique, oui, unique dans l'esprit malgré Ismaël né de la volonté de l'homme et non de Dieu. “Dieu dit : prends ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac, va au pays de Morija et là, offre le en holocauste.” Abraham s'exécute, part au pays de Morija (3 jours de marche) et prépare l'autel pour brûler son fils une fois égorgé. Vous pouvez lire tout le récit dans le chapitre 22 de la Genèse. Bien sûr Dieu intervint puisque ce n'était qu'une épreuve à l'encontre d'Abraham, une épreuve de foi préfigurant le don de Jésus à la croix, le fils unique de Dieu.
L'ange dit : n'avance pas ta main sur l'enfant et ne lui fait rien car je sais maintenant que tu crains (respectes) Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique (Genèse 22/12)
Et c'est par cette seconde démonstration de la confiance d'Abraham dans les promesses de Dieu que vous êtes censé comprendre ce qu'est la foi complétée par l'explication qu'en donne la lettre aux Hébreux :
C'est par la foi qu'Abraham offrit Isaac, lorsqu'il fut mis à l'épreuve et qu'il offrit son fils unique, lui qui avait reçu les promesses et à qui il avait été dit : En Isaac sera nom¬mée pour toi une postérité. Il pensait que Dieu est puissant, même pour ressusciter les morts; aussi le recouvra-t-il par une sorte de résurrection. (Hébreux 11/17-19)
Dieu avait dit à Abraham qu'il aurait une postérité en Isaac et que de lui sortirait des rois, etc. Parce qu'il connaissait son dieu, parce qu'il avait fait plusieurs expériences avec Dieu, dont la naissance surnaturelle d'Isaac, il avait une confiance aveugle en lui et s'est appuyé sur la promesse pensant que Dieu serait capable de ressusciter son fils. Or Dieu est surprenant et a agi différemment de ce qu'attendait Abraham. Aussi ne dites jamais à Dieu comment il doit faire les choses dans votre vie, faites-lui seulement confiance car sa solution sera de loin meilleure que la vôtre. Toutefois n'oubliez pas que la foi est comme un muscle. Elle est donc, non seulement, proportionnelle à votre niveau de connaissance de la parole de Dieu mais surtout avec votre marche avec Dieu, avec la recherche de sa présence afin de connaître sa volonté pour votre vie voilà pourquoi l'apôtre Jacques nous averti quant à la cause de nos échecs dans la foi :
Vous convoitez et (donc) vous ne possédez pas … et vous ne possédez pas parce vous ne demandez pas. Vous demandez et vous ne recevez pas parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. … Ne savez-vous pas que l'amour du monde est inimitié contre Dieu ? (Ecclésiaste 2/11)
Jésus nous enseigne que “tout ce que vous demanderez au Père (et en personne d'autre) en mon nom, je le ferai afin que le Père soit glorifié dans le Fils.” (Jean 14/13) et donc le passage de Jacques semble être contradictoire. Il n'en est rien car Jésus s'adressaient à ses disciples en relation avec la mission d'un disciple, leur disant qu'ils pouvaient faire les mêmes œuvres que Jésus. Or Jésus n'a jamais rien convoité, n'a jamais rien demandé pour lui-même dans ses prières mais toujours pour accomplir la volonté de son Père. Le vrai disciple prie avec Dieu selon sa volonté dans le but de le glorifier y compris donc quand on prie pour nos besoins parce que nous ne sommes pas parfait comme Jésus était parfait. Nos prières sont toujours dans le but de réussir notre mission et pas d'être envieux des choses que nous n'avons pas nécessairement besoin mais Dieu répond avec joie à toutes nos prières de foi tant que nous en sommes reconnaissants et que nous n'ignorons jamais qu'il en est l'auteur.
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