Ces deux mots sont largement utilisés dans la Bible avec, comme très souvent, trois niveaux de compré­hension tel que le livre L'ordre et la perfection cité en référence l'explique à la page 14, à savoir un niveau "spiri­tuel et donc allégorique et symbolique puis émotionnel ou relationnel et enfin naturel ou physique et ce, dans l'ordre d'importance de ces trois couches, selon les priorités de Dieu." Leur emploi dans le domaine naturel se comprend aisément grâce au contexte mais il est plus difficile de différencier ce qui relève de l'esprit ou de l'âme dans leur emploi imagé et abstrait. Nous avons vu justement dans d'autres pages que le mot chair (et son adjectif charnel) est fréquemment employé pour désigner la nature terrestre de l'homme ou le système du monde et par conséquence la nature déchue de l'homme dit charnel en opposition à l'homme spirituel tel que l'apôtre Paul nous l'enseigne dans ces lettres. En général, dans nombre d'églises éclai­rées, cette notion est enseignée sur la base de versets célèbres tel que :

Car la chair a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à ceux de la chair. Galates 5/17

Vous ne vivez pas selon la chair, mais selon l'esprit, si du moins l'Esprit de Dieu habite en vous. Romains 8/9.

Dans ce dernier verset c'est la préposition selon qui nous indique que le mot chair fait référence au système du monde par opposition au monde spirituel tandis qu'ailleurs la préposition dans fait référence à notre nature biologi­que terrestre : Mais s'il est utile pour mon œuvre que je vive dans la chair… (= dans son corps physique) Philippiens 1/22.

En ce qui concerne le mot sang, outre la majorité des occurrences qui l'emploient pour désigner le tissus biolo­gique notamment dans l'Ancien Testament, par analogie, le mot fait référence à la vie, le sang étant le fluide qui apporte "la vie" à tous les organes d'où les fameux versets détournés par les Témoins de Jéhovah qui enseignent que l'âme désignant la personnalité de l'être humain et compo­sée des émotions, de l'intelligence et de la volonté se situe physiquement dans le sang comme si des choses abstraites pouvaient être circonscrites à un tissus biologique :

Seulement, vous ne mangerez point de chair avec son âme, avec son sang. Genèse 9/4.

Car l'âme de la chair est dans le sang. Lévitique 17/11.

Le mot que nous traduisons par âme est le mot hébreu nephesh qui peut être traduit par âme selon la définition précédente mais aussi par une multitude de sens dont celui de la vie biologique apportée justement par le sang. En français le mot dérive du latin anima signifiant souffle, air comme le mot grec anemos puisque c'est la respiration qui semblait propre aux animaux et permettait de les considérer comme des êtres vivants par opposition aux plantes qu'on ne voyait pas respirer et qui pourtant respi­rent aussi ! Bref le sang est donc le symbole de la vie.

Bon, maintenant que nous avons fait un bref rappel de ce que beaucoup de chrétiens savent déjà, entrons un peu plus en profondeur sur ces deux mots surtout lorsqu'ils sont dans la bouche de Jésus lui-même et commençons par un passage remarquable dans l’Évangile de Jean où la symbolique de la chair et du sang introduit un nouveau niveau de compréhension alors que les juifs qui l'écoutaient restaient sur le premier niveau biologique en disant entre eux "comment peut-il nous donner sa chair à manger ?" (Jean 6/52) :

Jésus leur dit : en vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui. Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. Jean 6/53-57.

La Bible, de Genèse à Apocalypse, nous enseigne que Jésus est la Parole de Dieu c’est-à-dire "le chemin, la Vérité et la vie" tel que Jésus s'est défini (Jean 14/6) (lire aussi Le bras et la main de Dieu). Il est le plan unique de Dieu n'en déplaise à toutes les religions quelles qu'elles soient, y compris celles qui se disent chrétiennes (voir la page sur la religion) mais qui adorent des idoles. Dans ce passage, Jésus nous enseigne que sa chair est une nourriture solide, en analogie dans la Bible, d'abord à la manne puis au pain, la nourriture des hommes par excel­lence alors que son sang est un breuvage comparable à de l'eau fraîche si indispensable à la vie. Bien sûr nous ne devons pas nous arrêter à ces analogies terrestres qui n'ont pour objet que de nous amener à comprendre la nature vitale de ce que Jésus nous explique quant à notre nature spirituelle. Par d'autres mots, Jésus nous enseigne que sa chair et son sang sont d'une importance aussi vitale pour notre nature spirituelle que la nourriture et l'eau le sont pour notre nature biologique. Voyons alors à quoi correspondent la chair et le sang de Jésus dans le monde spirituel et pour cela nous avons besoin de passer par la définition du mot parole dans le grec.

Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité. Jean 1/14.

Jésus répondit : Il est écrit : l'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Matthieu 4/4.

C'est l'esprit qui vivifie ; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Jean 6/63.

Dans le premier verset cité comme dans la grande majorité du Nouveau Testament (331 occurrences) le mot grec traduit en français par le mot parole est logos alors que dans les deux autres le mot grec est rhéma (69 occur­rences). Le terme de logos fait référence à la Parole de Dieu dans un sens général ; ce sont les principes de Dieu, la façon de faire de Dieu (sa justice), ce que Dieu demande pour que nous accomplissions sa volonté afin de lui être agréable. Le terme de rhéma quant à lui, est un fragment de cette même parole logos qui devient une parole spéci­fique à une situation donnée dans notre vie. Elle nous est apportée par la révélation du Saint Esprit d'une façon ponctuelle afin que nous y appliquions notre foi pour qu'elle s'accomplisse dans notre vie. C'est par exemple le cas lorsque Jésus annonce seulement à Pierre son renie­ment avant que le coq chante : le mot employé dans la phrase "Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite" est le mot rhéma. Elle le concernait personnellement à cet instant précis. Ainsi donc maintenant, faisons l'analogie avec la chair et le sang en disant que la chair est la partie solide et complète de la Parole de Dieu alors que le sang est la partie spécifique de cette même Parole, le fluide qui apporte la vie. La chair seule, bien qu'étant la Parole de Dieu, restera toujours une lettre morte comme dans le cas des religions (notamment le catholicisme) tant que l'Esprit de Dieu n'est pas venu apporter la vie (le sang c’est-à-dire l'âme de la Parole), ce caractère spécifique de la Parole qui permettra à notre foi de trouver un support sur lequel s'appuyer afin d'obtenir le résultat de cette Parole. C'est pour cela qu'il faut comprendre le mot chair de Jean 6/63 comme le logos plutôt que comme la chair biologique ou même comme le système naturel de faire les choses : la Parole de Dieu ne sert de rien si l'Esprit ne lui donne pas la vie dans notre cœur. C'est bien ce que nous constatons chaque fois que nous parlons la Parole sans la conviction de l'Esprit donc sans pouvoir y appliquer notre foi. Au bout d'un certain temps on se lasse de ne pas voir d'accomplis­sement : "la lettre tue, mais l'esprit vivifie" (2 Cor. 3/6). Lire aussi Le déroulement de la Sainte Cène pour en comprendre la symbolique.

Pour terminer, revenons un instant sur ce que Jésus dit à propos du rhéma venu de l'Esprit de Jean 6/63. Il nous dit que dans ce cas ses paroles sont Esprit et vie or le verbe être conjugué ici au pluriel (sont) traduit le mot grec esti qui est identique au pluriel et au singulier. Mais ce même mot grec est traduit aussi par le verbe venir conju­gué en vient surtout lorsque le sujet est l'Esprit ou Dieu comme dans les versets suivants et qu'on pourrait remplacer par le verbe être (est) :

… car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie, ne vient (esti) (est) point du Père, mais vient (esti) (est) du monde. Je vous ai écrit, non que vous ne connaissiez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez, et parce qu'aucun mensonge ne vient (esti) (est) de la vérité. 1 Jean 1/16 et 2/21.

Sur cette observation et pour bien comprendre, il ne serait pas hérétique de tra­duire Jean 6/63 par les paroles que je vous ai dites viennent de l'Esprit et (sont)  donnent la vie. Cela nous amène donc à en déduire que toute autre parole qui ne vient pas de l'Esprit de Dieu (lire Le bras et la main de Dieu) ne procure pas la vie et si elles n'apportent pas la vie de l'Esprit, par défaut, elles n'apportent que la mort spirituelle. Cela est donc à rapprocher du verset où Jésus nous parle du diable en le désignant comme la source (le père) du mensonge :

Il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il profère le mensonge, il parle de son propre fonds car il est menteur et le père du mensonge. Jean 8/44.

Ainsi puisque le diable n'a pas de vérité en lui c'est que tout ce qu'il dit n'est que mensonge c’est-à-dire le contraire de ce que dit la Parole de Dieu. Les seules paroles que le diable prononcent visent à nous dire le contraire de ce que dit Dieu, car il ne peut jamais exister deux vérités et ce qu'il nous dit conduit invariablement à la mort dans tous les domaines de notre vie dont notre esprit. Souve­nez-vous ce qu'il a répondu à Eve près avoir instillé le doute par une question captieuse sur ce que Dieu avait ordonné (Dieu a-t-il réellement dit ?) : vous ne mourrez point mais Dieu sait que le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront … La seconde partie était vraie, Dieu savait que leurs yeux s'ouvriraient mais à une autre réalité que le diable s'est bien gardé de lui dire tout en commen­çant par un énorme mensonge puisque Dieu avait bien dit qu'Adam et Eve mourraient en désobéissant. C'est bien ce qui s'est produit et qui se produit encore puisque tous les hommes sont désormais privés de la gloire de Dieu : Car tous ont péché (désobéit) et sont privés de la gloire de Dieu (Romains 3/23). Comprenez donc que tout ce que vous croyez et faites qui est contraire à la Parole de Dieu n'est qu'un mensonge du diable pour vous entrainer avec lui dans la mort éternelle. Donc à votre place je m'interro­gerai quant aux pratiques que le monde accepte par motifs prétendus de tolérance et que vous cautionnez alors qu'ils vous conduisent directement en Enfer et je ne tournerai pas autour du pot car mon rôle est de dénoncer les men­songes du diable qui sème de la mort dans votre vie et de vous avertir quant aux conséquences de ce que le siècle actuel veut nous faire passer pour du progrès sociétal :

Ne vous y trompez pas : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les homosexuels, ni les pervers, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les malhonnêtes n'hériteront le Royaume de Dieu. 1 Corinthiens 6/9-10

Mais pour les lâches, les infidèles, les incrédules, les meurtriers, les impudiques, les sorciers, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang ardent de feu et de soufre qui est la seconde mort. Apocalypse 21/8

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