Notes diverses

Dans cette page vous trouverez quelques compléments pédagogiques qui n'ont pas été directement annexés dans les textes des autres onglets afin de ne pas créer une diversion quant à l'objet même de chaque sujet. Ces notes apportent juste un supplément de connaissance en rapport avec le thème duquel provient le lien de renvoi. Il s'agit bien souvent de portions de textes extraits d'ouvrages écrits par des auteurs chrétiens spécialisés dans un domaine spécifique. Le classement est bibliographique, par nom d'auteur.

ALEXANDER (John H.) L'Apocalypse verset par verset (La Maison de la Bible, CH-Genève, 1992). (pages 304-305)


3. Babylone, un principe spirituel constant à travers les âges

L'auteur sacré d'Apocalypse 17 et 18 compare Babylone à une prostituée, en précisant que les rois de la terre se livreront à la débauche avec elle. Il dénonce ici un principe spirituel qui est une constante de la Babylone de tous les temps, à savoir la collusion du pouvoir politique et du pouvoir religieux. Aux jours de l'Antéchrist, cet adultère se traduira par un culte universel voué à la personne de l'impie.
Les traditions historiques ont conservé certains traits de la religion de l'antique Babel. Nimrod fut en son temps un roi puissant sur la terre. Selon la légende, il devait son succès aux conseils de sa mère, Sémiramis, qui fut divinisée. Ajoutons que Nimrod, fils de Cusch, fut également appelé Bar-Cusch (bar signifie «fils»), d'où est dérivé le nom de Bacchus, devenu plus tard le dieu du vin.

Certains exégètes juifs font dériver le nom de Sémiramis de la racine hébraïque semarama (confédération, unité organique) et voient en elle l'instigatrice de la construction de la tour de Babel, édifiée grâce aux efforts conjugués des populations volontairement concentrées dans ce même lieu.

Le culte de la Mère et de l'Enfant est toujours directement ou indirectement associé à l'exercice du pouvoir tempo-rel. La plupart des mythologies de l'antiquité en font état, par le biais d'une légende qui ne varie jamais, et exalte une vierge divinisée qui donne le jour à un fils destiné à régner sur le monde. Seuls varient les noms attribués à la Mère et à l'Enfant :
en Egypte, Isis et son fils Osiris;
en Inde, lsi et son fils lswara;
en Asie Mineure, Cybèle et son fils Decius;
en Grèce, Irène et son fils Plutus;
à Rome, la Fortune et son fils Jupiter Puer (Jupiter enfant).

 

Plus tard, et pour ne pas heurter les populations idolâtres qu'elle désirait «christianiser», la Rome catholique emprunta certains éléments de son culte aux mythologies de la Rome païenne des premiers siècles. L'on comprend mieux pourquoi elle fit de Marie la médiatrice et la reine du ciel. Le magistère de l’Église reprenait à son compte une très ancienne tradition païenne, à seule fin de se rendre populaire auprès des peuples qu'il désirait dominer. Mais, ce faisant, il s'éloignait du texte biblique qui aurait dû lui servir de critère, et édifiait un système religieux que plusieurs ont qualifié de babylonien. Comment s'étonner alors, si les exégètes bibliques ont souvent identifié Babylone à l’Église romaine.

LA PÂQUE JUIVE ET LA SAINTE CÈNE
Résumé du déroulement de la Pâque juive concernant le pain et le vin.
Référence : La signification spirituelle des fêtes juives par A. Boulagnon, 1985.

 

Lors de la Pâque juive, le repas familial comprends trois pains sans levain qui représentent par ordre d'importance :
  • le sacrificateur (cohen), le représentant du peuple auprès de Dieu
  • le lévite, celui qui chante les louanges et instruit le peuple
  • Israël qui est le reste du peuple
Le vin est servi dans quatre coupes qui représentent les quatre promesses de Dieu à son peuple en Exode 6/6-7 et qui bien sûr s'accomplissent en Christ :
  • je vous affranchirai des corvées : si le Fils vous affranchit vous serez réellement libres (Jean 8/36)
  • je vous délivrerez de la servitude : il m'a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance (Luc 4/18)
  • je vous sauverai par de grands jugements : car le Fils de l'Homme est venu sauver ceux qui étaient perdus (Luc 19/10)
  • je vous prendrai pour mon peuple : je reviendrai et je vous prendrai avec moi (Jean 14/3)

Le chef de famille commence la Pâque par la bénédiction de la première coupe, celle de la liberté puis après divers actes rituels il prend le pain du milieu (le lévite) qu'il partage en deux parts inégales dont la plus grosse est enveloppée dans une serviette immaculée puis posée sur l'épaule du chef de famille qui la porte comme un lourd fardeau. Ensuite il la cache sous la nappe jusqu'à la fin du repas ; ce pain s'appelle alors l'aphikomen, expression grecque qui signifie littéralement je suis venu. A la fin du repas, le chef de famille le sort de sa cachette et le partage entre les convives qui le mangent après avoir dit souvenir de l'agneau.

A ce moment, la troisième coupe est remplie et quatre bénédictions spéciales sont prononcées : c'est avec ce pain, l'aphikomen et cette coupe de bénédictions que Jésus instaura la Sainte Cène. Nous retrouvons une évocation de cette coupe de bénédiction sous la plume de Paul en 1 Corinthiens 10/16 : La coupe de bénédictions que nous bénissons n'est-elle pas la communion au sang de Christ ? Ces précisions nous permettent de mieux comprendre la portée du faites ceci en mémoire de moi qui traduit le souvenir de l'agneau brisé pour notre rédemption tout en étant celui qu'il faut suivre dans son enseignement : les bénédictions en Christ qui, en répandant son sang (le sang est l'image de toute forme de vie, lire la page La chair et le sang), nous donnent gratuitement l'abondance de sa vie dans tous les domaines de la nôtre. La Pâque s'achève par des chants tirés des Psaumes (le Hallel), exactement ce que nous rapportent les évangiles. Sans doute prendrez-vous maintenant la Sainte Cène avec le discernement de sa puissance dans nos vies qui ne peut pas se réduire à un rituel religieux et que Paul nous invite à prendre vraiment au sérieux par le fameux passage où il nous conclut justement son enseignement sur ce point par 1 Corinthiens 11/29 : car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même.